Pour la suite du monde,
en quête de nouveaux récits

Marie-Andrée Gill – poésie Ilnue, amoureuse et décoloniale

Décembre 2023, Marie-Andrée Gill accepte de me rencontrer si je peux la rejoindre dans son village. Alors, avec une voiture de location un peu désuète, à la tombée de la nuit, après avoir longé toute la journée les magnifiques rivages du Fjord du Saguenay, je retrouve Marie-Andrée chez elle, dans le village de Petit-Saguenay, plus exactement dans le presbytère où elle réside avec ses ami-es et sa famille. Entre deux fournées de pâtisseries qu’elle prépare pour les fêtes de fin d’année, nous échangeons autour de ses trois recueils de poésie, mais aussi sur d’autres collaborations qu’elle a menées avec des revues et sur son travail de recherche en littérature. Quelle chance !

Née en 1986, Marie-Andrée Gill est une poète ilnue originaire de la Mashteuiatsh. Bercée par les vagues du Lac-Saint-Jean jusqu’à l’âge de 22 ans, elle s’intéresse d’abord à la poésie par amour. Elle fait alors la découverte de Gaston Miron et de plusieurs autres auteurs québécois qui influencent sa plume. Détentrice d’une maîtrise en littérature, Marie-Andrée Gill utilise la poésie à la fois comme un acte politique et de gratitude face au monde, ses défis et sa beauté. Elle affectionne l’objet livre et les formes artisanales de publication.

Son premier recueil de poésie, Béante, est un projet personnel réalisé à compte d’auteur avec une reliure artisanale avant d’être publiée chez La Peuplade en 2012. Ce premier recueil lui vaut une nomination aux Prix littéraires du Gouverneur général 2013. Son deuxième recueil, Frayer (La Peuplade, 2015), raconte sa jeunesse à Mashteuiatsh alors que son troisième livre, Chauffer le dehors (La Peuplade, 2019) raconte une peine d’amour. Chacun de ses recueils est salué de façon unanime par la critique. Ils remportent tous les trois le prix Poésie des Prix littéraires du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean (2013, 2016, 2019). L’autrice signe également de nombreuses contributions dans des revues et des collectifs, dont Le cœur-réflexe (Possibles Éditions, 2017), Oùrs (Possibles Éditions, 2019) et Wapke (Stanké, 2021). Sa démarche change et évolue au fil du temps, mais demeure une recherche identitaire, un travail intense sur la métaphore et les images. Elle désire avant tout partager ses mouvances intérieures. (extrait de www.kwahiatonhk.com/)

Cet entretien – podcast a été réalisé par Sébastien ESCANDE en décembre 2023 au Québec, dans le cadre du projet POUR LA SUITE DU MONDE – EN QUÊTE DE NOUVEAUX RÉCITS, avec le soutien du Consulat de France à Québec.

Habillage sonore, montage et mixage : Marjolaine Pont. Marjolaine Pont a étudié la composition électroacoustique et a travaillé à la radio. Elle mène un projet de musique électronique solo, et s’intéresse à la poésie.