L’accueil et l’accompagnement d’enfants venus seuls d’ailleurs, désignés « mineurs non accompagnés » appelle à un développement de la capacité de notre société à les protéger mais également à les inclure et ainsi à les écouter. L’accueil de ces « adolescents du monde » (Derivois, 2020) interroge la place accordée dans notre société mondialisée à l’importance de la qualité de la relation. Nous souhaitons participer à créer des espaces en faveur du soutien au pouvoir d’agir de ces jeunes mais également de l’ensemble des acteurs de la société civile (professionnels, associatifs, citoyens, pairs) en valorisant et promouvant une approche transculturelle, pour participer à la co-construction d’une société harmonieusement métissée, par des citoyens forts de leurs appartenances plurielles.
Ainsi, nous réunirons des artistes professionnels, des jeunes et un médiateur en atelier (durées variables, d’une semaine à 15 jours en période de congés scolaires) pour la réalisation d’une oeuvre collective crée en ateliers collectifs.
Ces ateliers se veulent une véritable expérience de vie qui ancre ces adolescents dans leur environnement social et géographique. Les productions constituent ensuite un support de médiation, vectrices d’une meilleure intercompréhension entre ces jeunes et la société d’accueil. Nous nous attacherons à ce que leur diffusion, dans divers cadres, soit accompagnée par un éclairage qui nourrisse les échanges.
Dans des campements, des squats ou autres lieux informels d’habitation précaire, dans une immense précarité, pourtant des personnes vivent, imaginent, se projettent, créent les moyens de leur autonomie et de leur avenir. Nous tenterons d’aménager un lieu protégé dédié à la création collective, qui permette de s’extraire des préoccupations quotidiennes difficiles, notamment administratives, parfois décourageantes, c’est l’opportunité d’un moment de joie et d’expression inédite, de prendre place, c’est l’expression d’une citoyenneté en actes, et de tordre le coup à l’idée reçue d’êtres-victimes.
Beaucoup de jeunes exilés écrivent – des chansons, du rap, du slam – contant leurs quotidiens et leurs récits d’exil. Nous leur proposons un accompagnement professionnel dans leur pratique amateur, et un projet qui soit prétexte à constituer du collectif dans la création. Il s’agit de rendre visible les jeunes exilés par leur créativité et leur talent.
L’important est de partir du désir des jeunes exilés participant, puis de les accompagner dans une dynamique de réflexion critique collective, à développer leurs propres récits et représentations du monde. Les productions seront ensuite prétextes à de nombreuses rencontres avec le public.
Nous souhaiterions les inviter à élaborer une CHRONIQUE DU MONDE, disponible sur Internet et notamment sur les réseaux sociaux, mais aussi sous des formes plus traditionnelles (radio, livre, affiche, film) constitués autant de textes, d’émissions radio, affiches, de musiques et films.
Nous proposerons aux jeunes de parler autant de leurs préoccupations quotidiennes que de sujets de société plus larges tels que les questions d’environnement, de genre, de racisme, et d’actualités diverses et variées qui animent notre société et la ville.
Compte tenu de la précarité des jeunes exilés, et de leur difficulté de s’inscrire dans la durée, nous souhaitons développer la création de cette CHRONIQUE DU MONDE des exilés par la mise en place de modules ou workshops où les participants peuvent poursuivre leur engagement d’une étape à l’autre mais également rejoindre le projet en cours.